Littérature française

Natalie Clifford Barney

Correspondance amoureuse

Chronique de Valérie Barbe

Librairie Au brouillon de culture (Caen)

Il y a sans doute quelque chose de désuet dans cette correspondance amoureuse, empreinte du charme de la Belle Époque, mais aussi quelque chose de beau et de grave. Car ces lettres témoignent d’un amour homosexuel que l’on appelait alors saphique, considéré contre-nature et qui représentait un délit. Natalie Barney et Liane de Pougy sont aussi le reflet d’un milieu intellectuel féminin et non féministe, au sein duquel on retrouvait beaucoup d’anglo-saxonnes pour lesquelles Paris était un îlot d’art et de liberté. Milieu que Colette a particulièrement bien décrit, elle qui fréquenta Natalie Barney, Radclyffe Hall et Renée Vivien. Elles furent les premières à ouvrir la porte à la venue d’écrivains anglais et américains, dont James Joyce fait partie, et à considérer, malgré les interdits, la France comme terre d’asile littéraire. Au-delà du contexte, cette correspondance amoureuse a un charme universel, celui de l’amour et de la jeunesse, celui d’une passion solaire et totale. Ce livre, sorti d’antan, nous replonge à la fois dans la candeur des amours de jeunesse et dans une époque pas si belle et légère.

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