Littérature française
Frédéric Beigbeder
Une vie sans fin
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Frédéric Beigbeder
Une vie sans fin
Grasset
03/01/2018
347 pages, 22 €
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Chronique de
Louise Debove
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❤ Lu et conseillé par
7 libraire(s)
- Marie Hirigoyen de Hirigoyen (Bayonne)
- Stanislas Rigot de Lamartine (Paris)
- Nicole Legrand de Graffiti (Castres)
- Aurélie Janssens de Page et Plume (Limoges)
- Pascal Ardouin de Saint-Pierre (Senlis)
- Louise Debove
- Delphine Saintemarie de La Librairie du Poussin (Itteville)
✒ Louise Debove
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« Soyons clair : je ne déteste pas la mort ; je déteste ma mort. » Une dose de transhumanisme, une injection de sang, une goutte de salive et voilà que naissent le roman de la maturité, l’homme non périssable et l’ode à la vie.
On l’a connu dérangé, en vacances, amoureux, égoïste, français, abusant de tout et de tout le monde. Si ce nouveau roman n’est pas une autobiographie, on reconnaît derrière les traits du personnage principal, un animateur de téléréalité, notre Beigbeder. Père célibataire encore déraisonnable au début de l’histoire, sa vision du monde change du tout au tout lorsqu’il tombe amoureux d’une jeune femme médecin biologiste avec qui il a très vite un deuxième enfant. Mais notre héros vient de passer la cinquantaine. La moitié de son existence est finie. Combien de temps lui reste-t-il pour profiter au maximum de la vie ? Une question de son aînée vient sonner le glas : « Papa, si je comprends bien, tout le monde meurt? Il va y avoir grand-père et grand-mère, puis ce sera maman, toi, moi ». Choc mental. Il est vrai que son quotidien est davantage assaisonné de drogues en tous genres (à des fins professionnelles s’entend !) que de carottes bouillies et de séances de pilates ! Commence alors une course contre le temps et la vie : trouver le scientifique, le spécialiste qui saura le rendre immortel ! De Jérusalem à New York, Beigbeder rencontre, écoute et suit les conseils des grands pontes de la biologie moléculaire, des tailleurs de l’ADN, des docteurs nature et détox. Sa compagne étant moyennement emballée par sa nouvelle lubie, c’est de sa fille Romy qu’il se fait accompagner dans sa quête de la fontaine de Jouvence (il est bon de l’instruire et d’essayer de la rendre elle aussi pérenne). Dans son pèlerinage, il embarque aussi un curieux robot connecté, perverti et amoureux de sa jeune petite compagne humaine. Oui, c’est un texte plein d’auto-centrisme, mais c’est aussi et surtout un roman hilarant, cocasse, loufoque et vulgarisant quelques théories de génétique.