Sibylline

Dans une chambre enténébrée, une jeune femme s'extirpe des draps. Récupérant une enveloppe, sa petite culotte qui a glissé sous le lit et sa robe noire, elle prend soin de garder ses escarpins à la main pour ne pas réveiller, dans ce qui ressemble à une évasion, la silhouette masculine qui sommeille encore. Dans le couloir luxueux de l'hôtel, elle échange un regard silencieux avec la femme de ménage, avant de disparaître dans l'ascenseur. Troquant ses escarpins contre une paire de baskets, elle retrouve le métro parisien et l'anonymat de son appartement d’étudiante, avant de glisser son sac de cours sur son épaule. Cette intro silencieuse annonce le cœur du récit de Sixtine Dano : la vie d'équilibriste de Raphaëlle, alias Sibylline, étudiante parisienne le jour et escort girl la nuit, relatée à travers ses soirées, ses amours, ses amitiés et, bien sûr, ses passes. Sont évoqués son rapport au corps, au désir (avec le dégoût et la dignité écorchée qui y sont associés), au confort financier et aux frissons suscités par ce double jeu dangereux.