Jeunesse

Sylvie Delom

Récits farceurs du Moyen Âge

illustration
photo libraire

Chronique de Muriel André

Etablissement Scolaire École Gabriel Péri (Saint-Chamas)

À Florence, en 1348, une épidémie de peste sévit. Pour essayer d’échapper à la propagation de ce fléau, huit femmes de la noblesse s’enferment dans une villa. Chaque soir, sur la terrasse de la maison, elles décident de se raconter des histoires venues des quatre coins de l’Europe, pour passer le temps et se divertir un peu. Ici, cependant, point de princesse sauvée par un preux chevalier, mais plutôt un bossu riche et avare qui vient de se marier, un forgeron ayant vendu son âme au Diable pour obtenir le succès, un chevalier loup-garou trahi par sa femme, une jeune mariée se vengeant d’un mari violent et d’un curé trop gourmand, un ermite donnant une bonne leçon d’humilité à un baron cruel, un brasseur de bière se liant d’amitié avec la Mort et, bien entendu, Maître Renart se jouant habilement de la bêtise du loup Ysengrin. L’originalité de ce recueil de Récits farceurs du Moyen Âge vient du fait que ce sont des femmes cultivées qui nous les racontent et que, malgré leur éducation, elles n’hésitent pas à nous proposer à tour de rôle sept contes moralisateurs, parfois irrévérencieux, voire légèrement grivois. Dans ces fables, c’est bien la société moyenâgeuse, et la nôtre par la même occasion, qui est mise à mal sous un angle humoristique et décapant. À travers ces courts récits, des thèmes forts et intemporels sont abordés (la cupidité, les excès de la religion, la condition des femmes, la mort, la jalousie…) et sont mis en scène par Sylvie Delom dans ses spectacles. Les illustrations de Raphaël Gauthey illuminent ces textes truculents grâce à des couleurs vives et des personnages simples mais très expressifs. L’ouvrage est complété par un petit glossaire et une explication sur les origines de ces fables afin de les replacer dans leur contexte historique.

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