Littérature étrangère

Meir Shalev

Ma grand-mère russe et son aspirateur américain

photo libraire

Chronique de Anne-Françoise Kavauvea

Librairie Point d'encrage (Lyon)

S’il n’avait pas plu ce jour de 1946, jamais Batya Ben-Barak n’aurait rencontré Yitzhak Shalev. Jamais ces jeunes gens issus de mondes opposés ne se seraient mariés. Jamais Meir Shalev ne serait né… De cette prise de conscience instillée en lui par son père naît sans doute le regard particulier qu’il pose sur le monde. Au centre du récit, la grand-mère maternelle, Tonia, petite femme énergique épousée en secondes noces par Aharon Ben-Barak, tous deux originaires d’Ukraine et arrivés à Nahalal lors de la seconde et la troisième alya. Installés dans un moshav, une communauté agricole sioniste et socialiste de Galilée, ils mènent une vie active et rude, rythmée par le travail de la terre et le ménage, car Tonia vit dans l’obsession de la propreté. Or l’oncle Yeshayahou, qui a choisi le capitalisme en émigrant en Amérique, introduit perfidement dans la famille l’ennemi, le cheval de Troie sous la forme d’un aspirateur ultra-moderne et puissant qui devient l’objet d’une fascination collective…

 

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