Polar

Norman Spinrad

Le Temps du rêve

photo libraire

Chronique de Anne-Françoise Kavauvea

Librairie Point d'encrage (Lyon)

À travers Le Temps du rêve, Norman Spinrad s’attaque à un thème classique, la maîtrise du rêve dans le but d’échapper à la banalité du quotidien. Cependant, après une entrée en matière assez conformiste (mais quoi de plus normal quand on s’en prend aux stratégies publicitaires habituelles), le roman se décline en narrations disparates, chacun des chapitres s’attachant au parcours onirique d’un utilisateur du Dreammaster, machine qui permet de choisir son fantasme. En une mosaïque complexe se dessine le propos de l’auteur, qui dénonce l’uniformisation de la culture par les multinationales et la passivité du consommateur. La forme du roman s’adapte au propos. Le texte à la deuxième personne s’adresse directement au lecteur, le conduisant à se réapproprier une place dynamique. Au final, Le Temps du rêve peut se lire comme une œuvre militante portée par une réflexion plus subtile qu’il pouvait sembler de prime abord, et comme une exploration intéressante d’une forme romanesque peu conventionnelle.

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