L’Homme de l’hiver

À Gunflit, dans les années 1990, Harry Eide est un homme sauvage et attendrissant, assoiffé de découvertes, d’explorations et surtout de nature profonde. Sa fugue n’est pas si surprenante : elle est la vérité d’un homme solitaire fuyant le bruit pour le silence des forêts. À Gunflit aussi, les habitants connaissent les luttes, la malveillance de certains prêts à tout pour accéder au pouvoir, une petite communauté soudée dont la sombre hérédité des uns fait le malheur des autres. Gus et Berit se rencontrent, se racontent, s’animent à l’écoute des souvenirs et en apprennent davantage sur l’homme qu’ils aimaient d’un amour entier. C’est sur un hiver, celui de 1963, que Gus centre son récit. Alors âgé de 17 ans, son père l’emmène en excursion en canoë. Ils iront là où les frontières n’existent plus, là où les cartes d’Harry semblent se perdre, là où les lacs se changent en rivières et les rivières en lacs. Chacun d’eux vivra l’isolement, le dénuement, la solitude dans une nature brute et sauvage. Ce voyage sera aussi l’unification de leurs liens, la compréhension de leur être. Berit, quant à elle, se rappellera sa jeunesse dans la boutique d’apothicaire de la mère d’Harry, mais surtout son amour limpide et indéfectible, l’attente patiente et délicate. Ensemble, ils recollent les morceaux. Au fur et à mesure de leurs échanges, Harry prend forme dans notre esprit. Comment se confronter à soi, à ses émotions les plus profondes et ancrées ? Comment se détacher d’une société bruyante ? Peter Geye raconte ces vies avec beaucoup de sensibilité. Les émotions de chacun sont exacerbées par une nature forte et silencieuse. Une invitation au voyage intérieur, un périple passionnant et passionnel.