Guillaume Sire quitte le Cambodge (Avant la longue flamme rouge, Calmann-Lévy et J’ai Lu) pour l'Aude, ses monts, ses vignes, ses villages. Entre légende locale et une de faits divers, l’histoire contée dans ce deuxième livre est sublime et fascinante.

Les Testasecca ont régné en maîtres sur leur immense domaine au pied des Corbières, non loin de Carcassonne. Leurs ancêtres ont marqué la légende familiale et c'est au récit de leurs prouesses que Léon de Testasecca et sa femme Diane ont élevé leurs deux enfants, Clémence et Pierre. Mais aujourd'hui, la demeure est en ruines. Elle ne tient qu'à la force de cette branche de la famille depuis que les cousins se sont dispersés aux quatre coins de la France, de moins en moins intéressés par les aventures en forêt sur la piste de la mine d'or d’Izambar, leur arrière-grand-père. Les voilà donc, tous les quatre, seuls face au combat contre l'expropriation : garder leur château, le sauver, ne pas le laisser aux mains d'autres qui se targuent de pouvoir mieux l'entretenir qu'eux. Léon, Goliath magnifique ayant perdu de sa superbe, est prompt à distribuer quelques coups de poing après quelques verres. Impuissant face à la lutte qui s'annonce, il choisit de rester dans le déni, persuadé qu'un étai suffit à tenir un rempart. Diane, son épouse, bien que plus effacée, est toujours là, pilier solide et fiable. Pierre, le benjamin, frêle châtelain, ne jure que par la chasse pour mieux s'isoler depuis qu'une rumeur a envahi le village à son propos. Il ne jure que par sa grande sœur, Clémence, presque majeure, qui tient la famille et sa demeure à bout de bras, avec une ferveur enragée. S'il faut cimenter, elle le fera, s'il faut réparer le moteur d'un tracteur, elle le fera, s'il faut tout donner pour ce château, elle le fera. Le roman tient à cela : à ces quatre créatures qui se dressent envers et contre tous, avec leur nom à particule et leurs mains pleines de terre. Guillaume Sire fait faire des bonds à notre cœur et nous transporte dans sa campagne en signant un roman d'une force inouïe, à lire absolument.