Sandrine Babu
Librairie L'Instant, Paris
Les livres m’accompagnent depuis toujours et j’ai dévoré toute la bibliothèque familiale quand j’étais adolescente. Pendant toute ma vie professionnelle, j’ai oscillé entre les domaines des ressources humaines et de la culture, j’ai finalement créé ma librairie en 2017, après avoir échoué dans un projet de reprise d’une maison d’édition. Moi qui avais la bougeotte et qui ne restait pas plus de 3 ans dans un poste sans me lasser, je suis toujours aussi enthousiaste quand j’ouvre ma librairie le matin. Anecdote assez drôle, avant de quitter mon dernier poste, je gardais secret mon projet, et mes collègues essayaient de le deviner : « Tu vas faire de l’humanitaire », « Tu vas créer une boutique de cupcakes ». Inconsciemment ils dévoilaient leurs propres envies !
Comment et pourquoi êtes-vous devenue libraire ?
Sandrine Babu Les livres m’accompagnent depuis toujours et j’ai dévoré toute la bibliothèque familiale quand j’étais adolescente. Pendant toute ma vie professionnelle, j’ai oscillé entre les domaines des ressources humaines et de la culture, j’ai finalement créé ma librairie en 2017, après avoir échoué dans un projet de reprise d’une maison d’édition. Moi qui avais la bougeotte et qui ne restait pas plus de 3 ans dans un poste sans me lasser, je suis toujours aussi enthousiaste quand j’ouvre ma librairie le matin. Anecdote assez drôle, avant de quitter mon dernier poste, je gardais secret mon projet, et mes collègues essayaient de le deviner : « Tu vas faire de l’humanitaire », « Tu vas créer une boutique de cupcakes ». Inconsciemment ils dévoilaient leurs propres envies !
Quel est votre meilleur souvenir de libraire ?
S.B. Un souvenir très touchant. J’ai un jour conseillé une cliente, visiblement très émue, qui pouvait à peine parler, et qui souhaitait un texte poétique à lire pour des funérailles. Je lui ai proposé plusieurs recueils, d’Éluard, de Charles Juliet, d’Andrée Chedid, de Christian Bobin, elle a choisi ce dernier. C’est souvent que les personnes cherchent une consolation et de la lumière dans les livres. Autour du deuil, je conseille souvent Une autre Aurélia de Jean-François Billeter, chez Allia, où l’auteur partage son journal écrit après la mort de sa femme.
Quel est votre livre fétiche ?
S.B. À la recherche du temps perdu ! Proust a presque tout dit dans ce livre, sur l’amour, la politique, l’art, les rapports humains, et avec des mots si magnifiques. Beaucoup d’auteurs s’inspirent de lui et c’est parfois bien de remonter à la source, de revenir aux classiques, même si je lis énormément de littérature contemporaine. J’ai organisé une rencontre à la librairie « Découvrir Proust autrement », destinée aux non spécialistes, à ceux qui sont réticents ou impressionnés par La Recherche, et qui a fait salle comble !