Littérature française

Guillaume Perilhou

La Couronne du serpent

✒ Sandrine Babu

(Librairie L'Instant, Paris)

Sur le blason de la famille Visconti, un serpent couronné dévore un enfant. Cette métaphore parcourt tout le livre de Guillaume Perilhou, qui signe un deuxième roman d’une impressionnante intensité. Au travers d’échanges épistolaires, on découvre le destin de Björn Andrésen, orphelin de mère, et sa rencontre à 15 ans avec Luchino Visconti lors d’un casting auquel le présente sa grand-mère. Cet « ange blond » interprète le jeune Tadzio dans Mort à Venise, rôle qui va le faire connaître internationalement et qui va être à la fois sa chance et sa malédiction. C’est peu dire que ce roman sur l’innocence sacrifiée, où plane l’ombre de Proust, est aussi nostalgique et tourmenté que le cinéma de Visconti. On y croise Maria Callas, Helmut Berger, Nabokov et Pasolini. Les temporalités s’entrecroisent et on est envoûté par cette écriture sensible et vibrante, très loin de celle d’une biographie académique et qu’on gardera longtemps à l’esprit.

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