Jeunesse Dès 12 ans

Maëlle Desard

L'École de minuit

illustration

Chronique de Blandine Regreny

Librairie des Halles (Niort)

Un univers magique en parallèle du nôtre, une école de sorcellerie, des créatures dotées de pouvoirs : L’École de Minuit n’est pas sans rappeler une autre saga bien connue et pourtant, ce nouveau roman de Maëlle Desard aura bien d’autres raisons de séduire son public.

 

Lorsque Siméon s’apprête à faire sa rentrée à L’École de Minuit, il ne sait pas bien s’il doit se réjouir ou se renfrogner. Si le jeune vampire échappe à la surveillance pesante de sa mère, fréquenter la même école que sa grande sœur parfaite ne l’enchante pas, tant leur relation s’est tendue. Quoi qu’il en soit, ses premiers pas au sein de l’établissement seront suffisamment mouvementés pour qu’il n’ait pas à s’attarder trop longtemps sur ce dilemme. La présence d’une louve-garou au sein de sa classe réveille en lui une colère instinctive. Ajoutons à cela ses amis qui l’amènent à fréquenter des réseaux d’échanges clandestins, ce qui, il le sait, pourrait lui valoir une punition monumentale si sa mère ou sa sœur venaient à l’apprendre. Mais les choses tournent sérieusement à la catastrophe lorsque, comme de nombreux élèves avant eux, l’un de ses amis puis sa sœur disparaissent mystérieusement. Alors que personne au sein du personnel enseignant ne semble s’en émouvoir, Siméon se lance à la recherche des disparus, aidé d’une bande de compagnons hétéroclites. Dans cet univers magique très riche, Maëlle Desard se plaît à dépeindre le quotidien presque banal d’adolescents mal dans leur peau : un triton au physique digne d’Apollon mais qui veut à tout prix se trouver une petite amie, une liche sans le sou qui cache bien des problèmes sous ses airs désabusés. Mais surtout deux jeunes filles victimes de harcèlement et un jeune garçon en surpoids étouffé par une mère qui le lui reproche constamment. Apparemment léger et divertissant, ce roman aborde l’air de rien des sujets importants et permet de véhiculer des messages forts. Le tout n’est cependant ni sombre ni lourd grâce à un humour décapant omniprésent, signature de cette autrice en passe de devenir incontournable.