Jeunesse Dès 14 ans

Angie Thomas

Concrete Rose

  • Angie Thomas
    Traduit de l'anglais (États-Unis) par Nathalie Bru
    Nathan
    06/01/2022
    400 p., 17.95 €
  • Chronique de Blandine Regreny
    Librairie des Halles (Niort)
  • Lu & conseillé par
    11 libraire(s)
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Chronique de Blandine Regreny

Librairie des Halles (Niort)

Difficile d’oublier le premier roman d’Angie Thomas, The hate U give, qui avait tant marqué les esprits et le paysage de la littérature jeunesse. Depuis, chacune de ses parutions est très attendue. Avec Concrete Rose, l’autrice frappe juste, de nouveau.

Souvenez-vous de Starr, dans The hate U give, cette jeune héroïne grâce à qui la voix de la rue et des quartiers noirs-américains se faisait entendre. Elle a appris de son père, Big Mav, la prudence et la fierté de ses origines. Le chemin parcouru pour en arriver là a été ardu pour ce père de famille. Dans ce nouveau roman, prequel à celui désormais si connu, on apprend qui était Maverick avant de devenir Big Mav. En 1998, il n’était encore que Lil’Don, le fils d’Adonis, ancien chef du gang des King Lords. Mais Big Don s’est fait prendre, il est en prison à perpétuité. Alors quoi de plus logique pour son fils adolescent que de se mettre à fourguer à son tour ? Il doit aider sa mère à payer les factures, il a un flambeau à reprendre : les King Lords attendent de voir s’il sera à la hauteur de son père ; des responsabilités déjà lourdes pèsent sur ses épaules de lycéen. Et d’un coup, son monde bascule à la faveur d’un test de paternité. Lui qui n’était qu’un gosse, il se retrouve père. Père d’un enfant de 3 mois qu’il doit élever, presque seul. « C’est flippant. J’ai merdé. J’ai eu 17 ans il y a à peine un mois et maintenant, j’ai une autre personne à ma charge ». Lycéen, dealer, père. L’équation est difficile, il le sait. Pour subvenir aux besoins de son fils, comment se passer de l’argent facile gagné dans la rue ? Mais pour être un bon père, présent pour son fils, le gang est-il réellement la meilleure option ? Pour sortir de cette spirale infernale, il lui faudra se battre, contre les autres et contre lui-même. Mais comme un rosier qui pousse en pleine tempête hivernale, l’espoir demeure, tant qu’on l’entretient. Le premier roman d’Angie Thomas était un coup de poing ; celui-ci est une caresse, tout aussi formidable et nécessaire. On aime, inlassablement.