Juste ciel

Que vous soyez curieux, sceptique ou convaincu, vous trouverez les réponses que vous cherchez ! Enfin ! Et tout ça grâce à Albert Moindre, 50 ans, qui se retrouve dans l’au-delà suite à un fâcheux concours de circonstances. Notre trépassé y voit alors l’occasion d’apporter un témoignage de première main à tous ceux restés ici-bas qui s’interrogent sur ce qu’il y a après. Rassurons tout de suite les lecteurs : grâce à une bureaucratie excessive, le nouveau venu ne se sent pas dépaysé. Il passe successivement par le bureau des élucidations (pourquoi je suis là ? que m’arrive-t-il ?), l’observatoire, qui lui permet de regarder en temps réel ce qui se passe sur terre (en particulier sa fille ou son ex-femme), et le service des réclamations qui, comme son nom l’indique, accueille les doléances des nouveaux venus. Enfin, le service des rétributions, qui récompense les mérites à leur juste valeur, apprendra à Albert que son recueil de poésie n’a aucune qualité littéraire et que c’est un illustre inconnu qui supplante Léonard de Vinci dans la catégorie peinture… Albert, avec l’aide de Clarisse (miss Colorado 1931), tente de trouver sa place dans cet endroit. Reste qu’il faut également appréhender une nouvelle existence « physique ». Pas facile d’être un ectoplasme. Heureusement, les « petits exercices de gymnastique spirituelle » sont là pour tenter de le détendre. Vous l’aurez compris, le nouveau livre d’Éric Chevillard est plein d’humour. Servi par une langue exigeante, rythmée et innovante, ce roman, loin d’être morbide ou morose, est une parenthèse légère et intelligente dans un hiver qui dure. À lire absolument… surtout si vous n’espérez pas vraiment trouver les réponses à vos questions existentielles.