Littérature française

Marie Richeux

Jours de naissance

RV

✒ Roméo Van Mastrigt

(Librairie Au vent des mots, Lorient)

Alors que le terme de sa grossesse est arrivé, voilà que son enfant daigne montrer le bout de son nez. Pendant sept jours, Marie Richeux décrit, dans Jours de naissance, l’attente, entre vertige et appréhension, d’un nouvel enfant.

« On dit que tu es née sept jours après le terme. Je pense que tu es née pendant sept jours », confie l’autrice dans son journal intime de fin de grossesse. Pendant une semaine entière, jour après jour, celle qui est aussi animatrice sur France Culture, nous relate ces quelques jours de fin d’été où son deuxième enfant s’apprête à naître. L’attente, au départ délicieuse, nourrie par le parfum des clous de girofle et les rires en terrasse, se mue en une anxiété étouffante. « Je demande secrètement à l’enfant pourquoi elle ne veut pas venir », note Marie Richeux, inquiète. Les jours s’étirent et apportent chaque matin, chaque nuit, leur lot d’angoisses et d’espérances. Faut-il déclencher l’accouchement ? Pourquoi met-elle tant de temps ? Elle est pourtant la bienvenue. « Ça va arriver », lui disent la sage-femme, l’échographiste, son entourage. Dans une langue remplie de sensations, d’odeurs, de musique et de sensualité, Marie Richeux arrive à nous entraîner dans un quotidien où le temps se dilate, devient coulant, liquide. Les jours se matérialisent autrement. L’horizon, celui de la naissance, est si proche et pourtant si lointain. Les contractions sont là, elles se rapprochent. L’autrice est aux aguets, de son ventre, de son corps, en décrit les sensations, la charpente, les mécanismes, ceux de cette grande machine prête à donner la vie, soumise au bon vouloir du petit être qui l’habite. Se succèdent alors le besoin physique d’embrasser, de serrer dans ses bras, suivis par le temps nécessaire de se concentrer sur soi. Une semaine de contradictions, de paradoxes, de joies et de peines, de questions sans réponses, de rendez-vous médicaux et d’attente, encore d’attente. Puis, viennent la félicité, la joie, le retour, « sidérés, drogués de bonheur », et un enfant, enfin, blotti contre son ventre.

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