Jeunesse

Stéphane Servant

Félines

photo libraire

Chronique de Amélie Muller

Maison d'édition Agence Mauvaise herbe (Paris)

Ceux qui les craignent ou les haïssent les appellent les Obscures. Entre elles, elles se nomment les Félines. Des adolescentes en proie à une mutation qui recouvre leur corps entier d’un pelage dense comme celui des chats. Elles sont quelques-unes, ici, ailleurs, puis des milliers, partout dans le monde. Louise nous raconte son histoire. Leur histoire à toutes, qui pourrait aussi être la nôtre : une société de peurs et d’ignorance, un tournant, à peine une étincelle, celle qui fait basculer une société dans le chaos. Et c’est bien d’une histoire collective dont il est question, autant que des bouleversements intimes de l’adolescence. Ce n’est pas qu’une affaire de corps, d’individualité. C’est une affaire de lutte pour le droit d’aimer, d’exister et d’être soi. « Dans ce monde, être soi, c’est déjà beaucoup. Être soi est un acte de résistance. Le premier de tous, peut-être. » Stéphane Servant se fait le porte-voix de ces adolescentes dignes, debout et fières. C’est fort et inspirant.

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