Dracula

Il existe à ce jour maintes adaptations plus ou moins réussies de ce classique de Bram Stocker et on pense souvent en avoir fait le tour. Mais dès la lecture des premières pages de ce comics, le lecteur comprendra qu’il n’en est rien. Si l’histoire suit point par point la trame classique et qu’on croise bien entendu la route de Van Helsing, Mina et de tous les autres personnages, l’inventivité graphique de Martin Simmonds transcende ce célèbre récit avec des pages d’un gothique flamboyant des plus réussis. De son côté, le scénariste James Tynion IV a l’intelligence de proposer un point de vue qui comble les lacunes du roman originel. Ainsi Reinfield, l’âme damnée de Dracula, acquiert ici un rôle prépondérant, se transformant peu à peu en héros tragique. La mise en scène d’une grande inventivité rend autant hommage aux films de la Hammer qu’aux univers infernaux de Lovecraft. Bref, on tient ici une brillante réécriture du mythe.