Allmen et la disparition de Maria

Dans la précédente enquête d’Allmen International Inquiries (agence spécialisée dans la recherche d’œuvres volées), Allmen et Carlos, son majordome, jardinier et coéquipier guatémaltèque, avaient retrouvé « Les Dahlias » d’Henri Fantin-Latour, tableau volé à Mme Dalia Gutbauer. L’intrigue était résolue et l’affaire presque close. Si ce n’est que le roman s’achevait sur la disparition de Maria, petite amie de Carlos. Pour les lecteurs qui n’ont pas lu Allmen et les dahlias, Martin Suter relate les faits précédents au début de roman et en quelques pages. Dans ce quatrième opus, Maria Moreno a été enlevée par deux brutes et elle risque la mort. En échange de sa libération, les ravisseurs exigent que leur soit remis… « Les Dahlias ». Il est hors de question de faire appel à la police, car Maria est une sans-papiers et risque donc d’être expulsée. Allmen se voit obligé de solliciter à nouveau Dalia Gutbauer afin de lui emprunter le tableau retrouvé. Entre-temps, celle-ci, dépressive et sentant la fin approcher, décide de détruire l’œuvre et entreprend de découper ce dahlia fané. Nous replongeons dans le microcosme vieillissant du Schlosshotel, un établissement de luxe un peu défraîchi, et de ses locataires pas très nets. Allmen est égal à lui-même. Il passe nonchalamment de la recherche de Maria séquestrée à celle du tableau, armé de son seul flegme désormais légendaire. De son côté, Carlos est en permanence à fleur de peau et au bord des larmes. La police est leur dernier recours : il vaut mieux une Maria expulsée qu’une Maria morte. On se doute bien que les deux hommes arriveront à leurs fins. Le lecteur éprouve une délicieuse sensation de complicité avec l’auteur. Il n’a qu’une envie, lire la prochaine aventure.