Après avoir joué dans ses précédents ouvrages avec le jazz, le cinéma, le roman noir, sans jamais oublier d’être romancier, Tanguy Viel s’offre avec La Disparition de Jim Sullivan un voyage décomplexé au cœur des lettres américaines. L’histoire est simple. Elle raconte la chute du professeur Dwayne Koster, tombé sous le charme d’une étudiante puis jeté hors du domicile familial, trompé à son tour, tenté par la vengeance, looser inexorablement poussé vers sa propre disparition. Fin. Tout est dit, rien n’est dit… Du décor pollué de Detroit au désert du Nouveau-Mexique, Tanguy Viel tisse les fils d’une toile parfaite, mêle codes et motifs du mythe américain (voitures, motels, adultère, corruption…), regard cinématographique et remarques du narrateur conscient des pièges qui menacent son récit. Ouvrant des perspectives pour aussitôt les refermer, il multiplie les clins d’œil au lecteur complice, étonné d’être ainsi pris dans le double jeu excitant de l’intrigue et du contrepoint de cette réflexion sur le roman dans le roman. Mais par-delà cette habileté et cette maîtrise indiscutables, une émotion vraie se dégage.
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