En pleine guerre du Péloponnèse, de nombreux Athéniens agonisent de faim et de soif dans les carrières de Syracuse après la victoire de celle-ci. Lors d’une soirée particulièrement arrosée, deux potiers amateurs de tragédies, notamment celles d’Euripide, se piquent de mettre en scène Médée en la faisant interpréter par des prisonniers en échange d’eau et de nourriture. Casting et répétitions sont hilarants et la trame du roman de Ferdia Lennon est digne d’un film des Monty Pythons : même finesse dans l’humour absurde, mêlant une vraie maîtrise de ses références à des répliques que l’on pourrait entendre dans un pub irlandais après quelques Guinness de trop. Pourtant, il ne nous épargne rien de la cruauté et des paradoxes de la guerre, comme le sort réservé aux vaincus. Bien que décentrées dans le contexte de la guerre antique, ces questions de fond sont résolument modernes, faisant de cette comédie noire une œuvre humaniste et brillante.