Bande dessinée

Doug Headline

Nada

photo libraire

Chronique de Igor Kovaltchouk

Librairie Actes Sud (Arles)

Paris, à la fin des années 1960. André Epaulard, ex-mercenaire, est contacté par un ancien camarade membre d’un groupuscule anarchiste pour superviser un coup fumant : l’enlèvement de l’ambassadeur des États-Unis. L’opération réussit, malgré deux morts, mais la suite des événements ne sera pas simple pour le mouvement Nada et pour sa pasionaria dont s’éprend fugitivement Epaulard : ils sont activement recherchés par toutes les forces de police du pays, avec à leur tête un commissaire sans scrupules ni limites, pour lequel leur fin programmée justifie largement les moyens. Adaptation d’un roman de Jean-Patrick Manchette, le pape du néo-polar des années 1970, cette BD, dans laquelle la trajectoire des personnages tient plus de la balistique que de la déambulation existentielle, est animée par l’impeccable dessin de Max Cabanes. Un baroud d’honneur désespéré et suicidaire de soldats perdus dans un monde qu’ils ne comprennent plus et qui ne les a jamais compris. Une BD, noire, sans sucre. Nada.

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