Littérature française

Marijosé Alie

Le Convoi

illustration

Chronique de Jean-Baptiste Hamelin

Librairie Le Carnet à spirales (Charlieu)

Campan est un petit village imaginaire de la Guyane française, un village isolé au cœur de l’Amazonie, souvent oublié de la capitale. Campan, où la vie s’écoule posément, modestement, dans un confort simple, voire spartiate. Rien ne trouble ce calme, sauf quelques pluies diluviennes et des déboires matrimoniaux. Rien ne trouble ce lieu et pourtant, de la jungle voisine, bruissent les rumeurs d’un événement inattendu, inquiétant : l’avancée d’un convoi. Peu d’informations filtrent au sujet de ce convoi, mais elles suffisent à susciter la méfiance des élites locales, puis celle du gouvernement. Il paraît que de très nombreuses femmes venant de contrées éloignées peuplent ce convoi, qu’elles transportent une mystérieuse caisse. Les vies alors s’affolent. L’imaginaire prend le pouvoir. Le Convoi est un roman d’aventure, un roman d’amour, un roman d’hommages à des vies ordinaires d’hommes et de femmes extraordinaires. Imagé, parfois joliment cru lorsque les mots détroussent pudeurs et retenues, ce texte est un hymne de vie, de joie et d’amour. Marijosé Alie possède une tendresse réelle pour ses personnages. Ils sont puissamment vivants, héroïquement simples, farouchement libres. De Félicité, femme s’offrant avec délice(s) et propriétaire du bazar local, à Marie, petite orpheline décidée, d’Alakipou, poète étrange, à Julie, Parisienne surdouée, de Tiouca, guerrier blanc vivant en ermite, à Jonathan, fils du procureur et trafiquant de drogue… ceux-ci ont traversé la vie de l’auteure, reporter et femme de télévision. Elle leur écrit un destin, leur rend hommage dans une langue évocatrice, sensuelle, cinématographique, où les sens débordent des pages.

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