Littérature française

Ariane Schréder

La Silencieuse

photo libraire

Chronique de Aurélia Magalhaes

Bibliothèque/Médiathèque Jean Cocteau (Massy)

C’est sa rupture avec Barnabé qui pousse Clara à s’installer à la campagne. Personne ne comprend ce qui pousse la jeune femme à habiter cette maison isolée, pas plus son entourage parisien que les habitants du village. Pourtant, il ne fait aucun doute pour elle que c’est là qu’elle pourra sculpter, là aussi qu’elle sera en mesure de se remettre des blessures infligées par la vie, de se reconstruire. Très vite, elle se lie à ses nouveaux voisins, qu’elle écoute et observe avec la patience d’un entomologiste. Si tous lui laissent une place dans leur univers, c’est qu’elle a une manière d’être très particulière. Elle est là, avec eux, attentive, à l’écoute et en même temps en retrait, présente mais ne s’imposant jamais. Les saisons passent, Clara reprend confiance en elle. Cependant, son nouvel équilibre apparaît de plus en plus précaire à mesure que l’on perçoit la profondeur de son angoisse. L’histoire de Clara n’est pas seulement un chagrin d’amour, le roman est évidemment plus complexe que ça. C’est de l’universelle peur de l’abandon dont il est question. Clara est un personnage attachant qui ressemble à ses sculptures inspirées de Giacometti. Par le biais d’une écriture limpide, l’auteur donne à ce roman une grâce aérienne qui hypnotise le lecteur autant qu’elle le bouleverse.

 

Lire un extrait du livre

 

illustration

Les autres chroniques du libraire