La sortie d’un nouveau roman de Jo Nesbo est toujours un événement, surtout lorsqu’il s’agit d’un volume mettant en scène son flic fétiche, Harry Hole. Et Éclipse totale, treizième volet de la série, ne devrait pas décevoir les fans !

C’est toujours avec une légère appréhension que l’on s’empare d’un nouveau volume de la série et toujours avec un immense plaisir que l’on se plonge dedans. Plonger est le mot car il est difficile de lâcher un des ces romans une fois commencé. Et celui-ci n’échappe pas à la règle. Il y a quatre ans, nous avions quitté Harry Hole, policier spécialiste des crimes en série, bien mal en point dans Le Couteau (Folio policier). Le voilà donc qui réapparaît à Los Angeles, aussi alcoolique que de coutume, se liant d’amitié à Lucille, ancienne actrice déchue devenue compagne de boisson. Quand, pendant le même temps, à Oslo, des jeunes femmes sont retrouvées assassinées dans des conditions sordides, Katrine, ancienne collègue et amie en charge de l’enquête, insiste pour qu’il soit fait appel à lui. Mais si Harry Hole revient bien en Norvège et cherche à élucider ces meurtres, c’est dans des conditions tout autres qu’on laissera les lecteurs découvrir. L’art de la surprise n’est pas le moindre talent de l’auteur. On retrouve dans cet opus les ingrédients gagnants de Jo Nesbo, à commencer par des personnages d’une humanité folle, autant dans leurs grandeurs que dans leurs failles. C’est le cas par-dessus tout de son personnage principal qui manie l’humour et l’autodérision de main de maître, sans compter le coup d’avance qu’il a toujours sur les autres, sans jamais tomber dans l’arrogance. Autour de lui, on voit évoluer les criminels les plus abjects sans que jamais l’on puisse deviner, jusqu’aux dernières pages, quelle identité se cache derrière leurs faits et gestes. Jo Nesbo nous malmène dans les méandres de l’illusion avec un art consommé de la construction et du suspense. Une fois de plus, ce treizième roman laissera les lecteurs ravis. Et impatients de lire le suivant : gageons que le titre ne se réfère pas à une révérence que tirerait son héros !