Littérature française

André Hardellet

Donnez-moi le temps

photo libraire

Chronique de Olivier Renault

Librairie La Petite lumière (Paris)

Deux livres en un, double joie. L’auteur du formidable Lourdes, lentes, poète et infatigable flâneur des deux rives et des bois réclame du temps : celui des méandres et des chemins de traverse, celui qu’il faut pour convoquer la mémoire, volontaire ou non. Souvenirs d’enfance à Vincennes, réactivation des émotions ; le temps est doublement perdu : passé et dépensé pour rien, ce « luxe suprême ». Proust est de la partie dans cette réflexion sur le temps et la mémoire. Nerval, promeneur à l’imagination fertile, nous accompagne, ainsi que Rimbaud, Breton et René Fallet, à qui il fait découvrir les folles soirées du Bal Nègre de la rue Blomet. Car la musique est présente, surtout le jazz, celui de la Nouvelle-Orléans. Le swing d’Hardellet se compose en marchant : c’est là qu’il sent, voit et recompose ce qu’il voit, c’est là qu’il imagine. Intense activité. Rentré chez lui, il n’a plus qu’à transcrire – pour mieux nous l’offrir, telles ces « joies qui fendent nos jours ternes comme une Victoire de Samothrace ». Par

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