Jeunesse

Piret Raud

Sa majesté Ver-de-terre

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photo libraire

Chronique de Virginie Lannoy

Librairie Le Bateau Livre (Lille)

Voici une multitude d’histoires pour une multitude de princesses aussi ravissantes et drôles les unes que les autres. Beaucoup d’humour et de tendresse pour les jeunes lecteurs. Le mythe de la princesse, gentille et ravissante… C’est terminé !

Ces trente histoires de princesses originales et décalées, à la fois drôles et émouvantes, se terminent à chaque fois sur une petite morale. Dans « Les Robes et les princesses », une jeune fille hésite entre de magnifiques robes pour aller danser au grand bal du royaume. Devant tant d’hésitations, elle enfile chacune de ses tenues les unes par-dessus les autres et se rend au château dans cet étrange accoutrement… mais il lui faut faire le trajet à pied car elle ne rentre évidemment dans aucun carrosse ! Sur son chemin, elle rencontre beaucoup de ses sujets trop pauvres pour s’offrir des vêtements dignes d’un bal. Se rendant compte que son royaume est peuplé de gens désargentés, la princesse décide de se déshabiller progressivement et de donner à ses « pauvres » ses plus beaux vêtements. Puis elle rentre chez elle sans assister au bal et se lance en quête de solutions qui permettraient de partager les richesses et d’aider les plus démunis. Mentionnons également l’histoire de cette princesse coincée à l’intérieur d’un tableau et adulée par le public parce qu’elle sourit tout le temps – ce qui lui donne le sourire, c’est de se gaver en permanence de bonbons. Ses voisins coincés dans des tableaux classiques sont verts de jalousie, jusqu’au jour où la princesse attrape une rage de dents et se met à pleurer... Aïe ! Aïe ! Réparation oblige, la voilà envoyée en restauration. Ses dents sont réparées, en revanche, les bonbons lui sont dorénavant interdits. Elle sourit moins… mais vole les pommes de son voisin la nature morte. Et puis l’histoire de cette princesse si coquette qu’elle change de chapeau trois fois par jour. Le chapelier a beaucoup de travail, pourtant la princesse n’en a jamais assez. Un jour qu’elle ne trouve aucun chapeau à son goût, elle met la vieille marmite de l’artiste sur sa tête en pensant qu’il s’agit de sa dernière création. Malheureusement, elle n’arrive plus à l’enlever. Alors le chapelier crie haut et fort qu’elle porte désormais une couronne digne d’elle.

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