Essais

Rachel Jedinak

Nous étions seulement des enfants

photo libraire

Chronique de Christine Milhès

Librairie Privat (Toulouse)

Le titre, comme un cri, résonne dans le récit que Rachel Jedinak a écrit sur son enfance. En cette année 2018 marquée par l’entrée au Panthéon de Simone Veil et le décès de Marceline Loridan-Ivens, l’auteure apporte une pierre à l’édifice des témoins de la Shoah. Dans un récit tendre, elle raconte sa famille d’origine polonaise, l’amour indéfectible de ses parents et les jeux avec ses amis dans les rues de Ménilmontant. Son père, mobilisé en 1938, sera emmené en mai 1941, comme 4 000 juifs non naturalisés, pour le camp de Beaune la Rolande, puis à Auschwitz. Il ne reviendra jamais. Le 16 juillet 1942, Rachel et sa sœur sont prises dans la Rafle du Veld’Hiv et seront sauvées par LA gifle maternelle qui les obligera à s’enfuir. Avec ce récit bouleversant et cette gifle, dernier geste d’amour maternel, l’auteure rompt ce long silence des lendemains de la guerre et œuvre au devoir de mémoire.

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