Mathilde ne dit rien

En nous plongeant dans la vie foisonnante de la Place Carrée, Tristan Saule signe ici un premier roman remarquable, à l'écriture précise, parfois poétique, toujours juste. On y suit Mathilde, assistante sociale et ancienne judokate de compétition, qui traverse son quotidien comme une ombre, malgré sa carrure imposante. Les aléas de la vie l'ont menée dans cette banlieue pleine de personnages hauts en couleur, mais aussi de destins brisés comme le sien. Tant bien que mal, elle essaie de sauver ce qui peut encore l'être chez ses proches, quitte à transgresser la loi. Entre petits voyous, petits bourgeois et petites gens, le texte peint une grande fresque de la vie des quartiers où l'on habite provisoirement pendant toute sa vie. On s'attache à tous ces fragments d'humanité, qu'on pourra retrouver avec joie dans Héroïne, le deuxième tome des aventures du réel protagoniste de ce roman : la Place Carrée.