Longtemps je me suis couché de bonheur

En détournant, pour le titre de son nouvel ouvrage, l'incipit de La Recherche du temps perdu, Daniel Picouly donne le ton : un festival de bons mots, un champ lexical foisonnant et une production sémantique aussi riche que peut l’être notre chère langue française. Nous sommes à Orly avec une classe de 3e. Taquin, enseignant de français original, est friand d’adjectifs et de jeux de mots. C'est un fan (comme on dit quand on est jeune) de Marcel Proust. Pour lui, son œuvre dit tout, elle embrasse tout, elle est présente à chaque instant, en tout lieu. Dans cette classe haute en couleur, la vie de ces jeunes en devenir est trépidante et drôle. Les amours de jeunesse côtoient celles, plutôt drôles ou moins drôles, des enseignants. C'est dans une ambiance turbulente, chahuteuse que monsieur Taquin tente d’inculquer la littérature à ses élèves. Dans cette véritable déclaration d’amour à Proust, on retrouve toute la truculence et la joie communicative de Daniel Picouly. Il y évoque aussi ce pouvoir que possède la littérature quand l’écriture accompagne et construit une vie. Un vrai bonheur de lecture à lire tôt ou tard.