Le Voleur de plumes

Peut-on être un voleur singulier et qualifier son forfait de vol pour l’amour de l’art ? C’est le dilemme qui se joue lorsque le jeune Edwin, artiste musical et monteur de mouche reconnu, est jugé pour le cambriolage d’un musée d’Histoire naturelle. Son butin ? Des plumes ! Seulement son forfait est aussi excentrique qu’il est périlleux pour la recherche scientifique. Voilà un roman absolument délicieux où mille couleurs chatoyantes se déploient presque à chaque page, où le foisonnement des personnages et des situations en fait un véritable récit d’aventures et une peinture précise du milieu du XIXe siècle. On y croise le Pape Clément VII et Charles Ier, Darwin et Humboldt... et même Trump et Elton John ! Passionnant du début à la fin, le roman nous fait vivre les longues et lointaines explorations de ces scientifiques aventuriers comme ce Wallace qui, semble-il, fut à l’origine de l’idée de la théorie de l’évolution et que son « idole », Darwin, soudain terrorisé de se voir battre sur le fil, s’empressa de rédiger son fameux ouvrage sur l’origine des espèces avant lui. L’amour et la folie des hommes pour ses oiseaux aux plumages d’une beauté inédite et parfaite, appelés paradisiers, menacent ces fragiles animaux et l’équilibre de la nature. Pour quelles raisons ? Simplement pour un effet de mode d’abord et ensuite pour la confection de ces mouches destinées à la pêche à la ligne et érigée en passion et véritable art. L’auteur, Kirk Wallace Johnson, pour échapper aux stressantes injonctions de sa vie professionnelle, pratique cet exercice bucolique et c’est lors de l’une de ses sorties qu’il apprend avec stupeur et perplexité l’histoire de ce cambriolage extravagant. Il va alors nous entraîner avec lui dans un fabuleux voyage à travers la planète et le temps et mener une véritable enquête digne des meilleurs thrillers à suspens.