Littérature française

Lili Nyssen

L’Effet Titanic

photo libraire

Chronique de Marie Marchal

Librairie Gutenberg (Strasbourg)

La narratrice, auteure blessée par la fin d’un amour, se réfugie dans un studio au Havre et entame l’écriture de son roman. Il s’agira de rendre l’adolescence dans ce qu’elle a de plus intense (à peu près tout). En face, en parallèle à celui de ses héros, son propre parcours rappelle qu’à la fin de la vingtaine, alors que le souvenir des premiers émois s’éloigne, la découverte de l’autre, la rencontre, le sexe ont une tout autre saveur et peuvent être teintés d’une étrange morosité – peut-être pas entièrement imputable au ciel bas de Normandie. Au-delà de sa capacité à rendre avec justesse et finesse les sentiments de sa narratrice et ceux des deux héros, il convient de rendre justice à la plume de Lili Nyssen, fulgurante de poésie. Elle réussit pour son premier roman à trouver le fragile équilibre entre fond et forme et c’est un grand plaisir de lecture, sucré et pétillant, nostalgique et brumeux.

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