Littérature étrangère

Herbjorg Wassmo

Le Testament de Dina

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photo libraire

Chronique de Marie-Aube Ruault

Librairie La Carline (Forcalquier)

On ne remerciera jamais assez les éditions Gaïa de nous avoir permis de découvrir l’œuvre de cette magnifique auteure norvégienne. Avec Le Testament de Dina, le cadeau est encore plus beau.

Extrême Nord de la Norvège, 1890. La fougueuse Dina n’a pas survécu à ses blessures lors de l’incendie de Reinsnes. L’église est bondée le jour de ses funérailles et, face à la foule, sa petite-fille Karna, son héritière, lit la confession de Dina, puis se mure dans le silence. Benjamin, son père, et Anna, sa belle-mère, inquiets pour Karna, décident de l’emmener à Copenhague pour bénéficier des soins psychiatriques qui se développent alors. Anna l’accompagne et passe des mois loin de Benjamin, renouant avec sa famille et la vie citadine, cependant que Benjamin reste pour continuer de prendre en charge la petite communauté de Reinsnes, dont il est à la fois le maire et le seul médecin. Le personnage de Karna est à la fois central et muet, ce qui permet à Herbjørg Wassmo de développer les personnages qui l’entourent, qui peu à peu s’étoffent, prennent de l’ampleur et s’imposent au lecteur comme des compagnons de vie. Anna surtout, avec sa quête de liberté, son courage, l’intensité de ses désirs contradictoires, ses questionnements éthiques et sentimentaux. Elle est comme la quintessence des personnages féminins qui sont au centre des romans de Wassmo. Plus de vingt ans après Le Livre de Dina, la puissance de l’écriture de Herbjørg Wassmo est toujours aussi époustouflante : elle nous fait traverser des paysages toujours aussi impressionnants, des émotions toujours aussi fortes, des sentiments toujours aussi complexes. Elle allie poésie et puissance d’évocation, lyrisme et sens du romanesque, images somptueuses et personnages attachants. Pour tous ceux qui ont lu et aimé les précédentes trilogies, c’est comme si on retrouvait des membres de notre famille – que l’on quitte à regret, comme à chaque fois, à la fin du livre – et pour tous les autres, quel bonheur de découverte !