Littérature française

Philippe Jaenada

La Serpe

photo libraire

Chronique de Léopoldine Raynal

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Pourquoi lit-on un Jaenada ? Parce qu’avec lui, on a l’impression d’être avec un vieil ami à pouffer en s’avouant nos faiblesses. Dans La Serpe, comme dans Sulak et La Petite Femelle (Points), il nous raconte une histoire vraie puis en déconstruit la connaissance que nous en avons. Henri Girard, plus connu sous le nom de Georges Arnaud, auteur du Salaire de la peur, est accusé à 24 ans d’avoir commis un triple homicide, celui de son père, de sa tante et de la bonne. Absolument tout l’accable mais, défendu par Maurice Garçon, grand ami de son père, il est acquitté. Une chose titille Jaenada : comment Maurice Garçon aurait-il pu défendre l’assassin de son meilleur ami ? Il devait le penser innocent. Alors, l’auteur part enquêter à son tour. On est totalement pris par les rouages aberrants de l’enquête policière, les omissions, les arrangements, et par cet homme démesuré, brillant et complètement désarçonné. On retrouve avec plaisir le second degré si humain, si trivial de Philippe Jaenada. Un très beau prix Femina !

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