La Nuit du hackeur

Ziv est un jeune homme asocial et renfermé. Il est rongé par la culpabilité de n'avoir su éviter, enfant, un drame familial. Devenu un surdoué du piratage informatique, il est repéré à l'armée puis embauché par une société de cybersurveillance, aussi discrète qu'efficace, qui propose ses services à des États partout sur la planète. Bien décidé à faire enfin quelque chose de sa vie, il se focalise sur la technique et les missions qu'on lui assigne, de l'Afrique à l'Europe de l’Est en passant par l'Amérique latine, sans se poser de questions, sans laisser place aux doutes ni aux scrupules. Il s'agit notamment, à partir d'un simple numéro, de s'introduire dans n'importe quel téléphone, d'entendre ce qui se dit autour de l'appareil, de voir ce qui l'entoure, de se promener dans la machine, explorant tout ce qu'elle contient : photos, mails, répertoire téléphonique. Un outil diablement efficace pour connaître, mais aussi bien sûr contrôler et combattre dissidences et oppositions. Et puis un jour, tout ne se passe pas comme prévu et Ziv est rattrapé par la réalité, dans une course effrénée qui va le mettre en danger et, peut-être, lui faire entrevoir une autre réalité que celle à laquelle il s'est toujours raccroché. Et si tout n'était pas aussi simple que ce qu'on a voulu lui faire croire ? Yishaï Sarid nous livre, avec cette Nuit du hackeur, un roman noir très réussi, oppressant et haletant. En nous immergeant dans le monde obscur du renseignement, il nous invite à la réflexion sur la démocratie et ses institutions, sur les outils nécessaires à la sécurité et au maintien de l'ordre, sur l'usage des nouvelles technologies et leurs possibles dérives. Et au fond, il nous pousse à nous questionner sur nos propres limites, celles qu'on nous fixe et celles qu'on se fixe soi-même. C'est terrifiant et diablement efficace !