Littérature étrangère

Nick Barlay

La femme d’un homme qui

photo libraire

Chronique de Olatz Mundaka

Pigiste ()

Attention, ce livre est beaucoup plus qu’un roman noir. Bien sûr, au commencement gît un homme retrouvé mort dans une chambre d’hôtel, étranglé au cours de ce qui ressemble à une tentative de jeu auto-érotique, « un quartier d’orange, serré entre les dents. » Bien sûr aussi, sa femme s’est inscrite dans les pas de cet homme qu’elle connaît peu et a suivi un sombre itinéraire qui l’a menée en Allemagne et en Belgique, au cœur de la nouvelle Europe, celle du trafic généralisé et du règne de la prédation. Mais à cette première enquête, magistralement menée, s’en ajoutent deux autres qui donnent à ce roman son caractère exceptionnel. Le récit, qui oscille sans cesse entre folie pure et suprême clairvoyance, explore les manques et ressources du langage à travers les failles de ce personnage de femme (la femme du titre, cette femme d’un homme qui) anorexique, paranoïaque et résolument barrée. Un propos exemplairement illustré par un véritable tour de force littéraire. Un grand livre.

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