La belle n’a pas sommeil

Sur cette presqu’île médocaine, préservée de l’agitation une bonne partie de l’année, il n’est pas facile de trouver la bouquinerie d’Antoine. La fréquentation de sa boutique n’est pas une priorité, il mène une vie tranquille et son train-train est paisible. Si ce n’est pas la clientèle qui nourrit l’homme, il doit sa subsistance à une drôle de femme, Madame Wong, pour le compte de qui il recouvre des livres anciens pour une bouchée de pain. Il partage avec la boulangère une complice tendresse, des repas et une toile de temps en temps. Avec le garde-chasse, une malicieuse camaraderie s’est installée autour de cafés matinaux. On pourrait croire l’homme légèrement misanthrope mais il n’en est rien, et c’est amusé qu’il voit sa routine contrariée : un mystérieux voleur s’introduit dans son magasin pour subtiliser des livres de Berthet et, surtout, Lorraine apparaît. Jeune globe-trotteuse décomplexée et passionnée, elle est conteuse professionnelle itinérante. Quand les saisons rythment les jours d’Antoine, Il faut peu de temps à l’ingénue pour faire la pluie et le beau temps chez son nouveau voisin. Mais jeunesse est capricieuse : restera à Antoine le soin de choisir ce qu’il fera de cette idylle.