Littérature française

Jean-Marie Laclavetine

Et j’ai su que ce trésor était pour moi

photo libraire

Chronique de Cécile Coulette

Librairie Rive gauche (Lyon)

Dans un huis clos audacieux et amoureux peint par une plume qui griffe et émeut à la fois, Jean-Marie Laclavetine fait rimer douceur, rage et brutalité.

Ils s’aiment. Ils sont amants. Un pacte les unit : chacune de leur retrouvaille devra être accompagnée d’une histoire, histoire reprise, réinventée, complétée à chaque nouvelle rencontre. Mais un jour, il oublie. Et vient sans. Pas grave et pas très important, se dit-il. Pourtant, la réponse de la belle est immédiate et sans appel : le pacte est rompu, l’histoire des deux amants s’arrête. Le hasard les fait se retrouver à l’hôpital. Elle est là, dans le coma, allongée sous le drap, inerte. Et lui, qui souffre encore de son absence, reviendra tous les soirs, après l’heure des visites, reprendre le fil des histoires interrompues, celles-là même qui le séparèrent de l’aimée. Il égratigne alors les personnages, les blesse et les torture. Et plus les coups de griffes se succèdent, plus d’imperceptibles mouvements, légers et aériens comme un souffle, soulèvent le drap blanc. Jean-Marie Laclavetine signe un roman à tiroirs bigrement addictif et captivant. Suspendu aux lèvres de l’amant transformé en conteur, on guette du coin de l’œil le réveil de l’endormie…

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