Littérature étrangère

Sue Townsend

Dans la peau de Coventry

Chronique de Delphine Menez

Librairie Vauban (Maubeuge)

Selon Coventry elle-même, deux choses sont essentielles à connaître la concernant : elle est très belle, et elle a tué un homme. Si le premier fait ne semble pas des plus importants – surtout en comparaison du second –, l’autre l’est un peu plus puisque, sans lui, pas de roman !

Un beau jour, Coventry rentre chez son voisin, odieux personnage qui n’aime rien tant que battre sa femme, et qui en plus s’amuse à propager une rumeur selon laquelle il aurait une liaison avec elle (Coventry). En sortant, elle est une meurtrière en fuite – rien de tel pour casser la routine ! La voilà en route pour Londres. Chapitre après chapitre, on en apprend un peu plus sur elle, à quel point elle pouvait s’ennuyer auprès de Derek, son mari, allant jusqu’à s’inventer une nouvelle identité et suivre des cours d’art. Page après page, on la suit dans son nouveau quotidien, rue après rue, magouille après magouille, avec la sensation que c’est maintenant qu’elle a tout perdu qu’elle vit enfin, prend conscience de chaque chose, chaque possibilité, et qu’elle ressent enfin à nouveau des émotions. Sue Townsend nous offre une belle satire de l’Angleterre contemporaine, une critique de la femme au foyer, à coup d’humour noir bien dosé. Chaque personnage est unique et intéressant, et c’est un régal de les découvrir au fil de cette lecture surprenante, inattendue et fort intéressante. Par

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