Jeunesse
E. Lockhart
Alabaster & moi
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E. Lockhart
Alabaster & moi
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Amélie Sarn
Hachette romans
07/03/2018
252 pages, 17 €
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Chronique de
Kevane Bouchart
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❤ Lu et conseillé par
3 libraire(s)
- Noëmie Kormann de Le Failler (Rennes)
- Célestine Dalibard
- Nathalie Baylac de Matière Grise (Montrouge)
✒ Kevane Bouchart
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Lycée privé et réputé des États-Unis, Alabaster semble être l’endroit parfait pour étudier. La jeune Frankie y découvre pourtant une terrible injustice qui lui donne la motivation de se battre contre une cause d’actualité : le sexisme.
Frankie commence sa deuxième année au lycée d’Alabaster. Alors qu’elle s’apprête à vivre une scolarité plutôt monotone, Matthew Livingstone s’intéresse à elle. LE Matthew Livingstone, celui sur lequel elle fantasme depuis l’année précédente. Frankie se retrouve propulsée à la table des terminales au milieu d’un groupe de garçons chahuteurs et rigolos. Mais elle découvre rapidement que ses nouveaux amis ont un secret : ils font partie de l’ordre des Bassets qui secoue régulièrement l’établissement avec des farces de plus ou moins grande envergure. Mais l’ordre lui est interdit et ce pour une seule raison : elle est une fille. Portée par son envie de montrer qu’elle est aussi intelligente et capable qu’un garçon, Frankie se lance dans un périple dont elle ne comprend pas toujours tous les enjeux. C’est à l’aide des conversations téléphoniques avec sa sœur Zada, féministe accomplie, qu’elle découvre l’importance de son combat : l’égalité entre hommes et femmes. Habituée à amener son lecteur à réfléchir sur la nature humaine, l’auteur nous plonge dans un roman qui n’est pas sans faire penser à l’éternel Cercle des Poètes Disparus de N. H. Kleinbaum. On y retrouve cette fascination pour les adolescents, l’excitation des rendez-vous nocturnes, cette envie de transgresser les règles établies et tester les limites de l’autorité. Mais E. Lockhart s’attarde aussi et surtout sur une critique sociologique et féministe des sociétés secrètes américaines qui jalonnent les établissements scolaires et sont souvent très exclusives. Alabaster & moi aborde intelligemment la construction de l’identité à cet âge de la vie, la fragilité de l’image et le besoin de reconnaissance exacerbé dont Frankie est la première à faire preuve.