Jeunesse

Frédéric Pillot

Les aventuriers

Entretien par Letizia Frisina

(Librairie Lettres à croquer, Villeurbanne)

Les fêtes de fin d’année sont souvent l’occasion pour les éditeurs de remettre en avant des classiques ou nous faire (re)découvrir des ouvrages tombés en désuétude. Cette année, les éditions Sarbacane ont décidé de mettre à l’honneur Jules Verne et son mémorable Deux Ans de vacances. À l’occasion de la sortie de cette adaptation, Frédéric Pillot a bien voulu répondre à quelques questions.

Deux Ans de vacances de Jules Verne est un classique de la littérature d’aventure et de jeunesse. Vous l’aviez peut être lu étant plus jeune. Quel souvenir en gardiez-vous?

Frédéric Pillot Je n’avais pas lu ce roman enfant ; ma première lecture date du moment où Sarbacane m’a proposé ce beau projet il y a un an. En revanche, à la suite de recherches autour de cette œuvre, je me suis rappelé que j’avais regardé enfant (en 1974, j’avais 7 ans) quelques épisodes du feuilleton télévisé Deux ans de vacances, adapté de ce roman de Jules Verne. Je me souviens très bien du générique, avec ce shooner (voilier classique) qui vogue et les chants de marins en fond.

 

Les planches sont sublimes et mettent en valeur le texte avec brio. Comment avez-vous choisi les scènes que vous souhaitiez illustrer ?

F. P. Mise à part la contrainte d’une répartition équitable par chapitre, mes choix de scènes sont libres. Je vais vers ce qui me donne envie de voir et de faire voir. J’ai privilégié les scènes d’action, d’exploration, avec une volonté de montrer l’aventure, le souffle, la dimension incroyable de cette aventure.

 

Quel a été votre processus de création ? Traditionnel, numérique, technique mixte ?

F. P. Les images en couleur sont réalisées à la peinture acrylique, posée au pinceau sur un papier à grain fin. Les noirs et blancs au crayon de cire sur papier. Techniques traditionnelles ! 

 

Ce roman emblématique de Jules Verne nous raconte l’aventure extraordinaire, que dis-je épique, que dis-je terrible, qui arriva à quinze enfants, livrés à eux-mêmes. Naufragés sur une île déserte du Pacifique, nos quinze comparses de 8 à 14 ans doivent apprendre à survivre, pêcher, chasser, se nourrir, construire un abri, le temps de ces longues « vacances » sans adultes. Les enfants devront faire preuve d’un grand courage pour affronter tous les dangers, le premier étant les scissions qui vont naître entre eux et ceux de la vie sauvage. Grâce aux magnifiques illustrations de Frédéric Pillot, que l’on connaît pour son travail sur Lulu Vroumette ou Les Souvenirs d’un vieux chêne, on (re)découvre avec plaisir ce chef-d'œuvre de la littérature d’aventure. Qui n’a pas rêvé de jouer au Robinson Crusoé et de vivre sans les adultes sur le dos? C'est ce qui arrive à Jacques, Iverson et Briant. Un album sublime à glisser sous le sapin pour les aventuriers dès 9 ans et plus (pour garder son âme d’enfant intrépide) !

 

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