Jeunesse

J.K. Rowling

Entretien Jean-François Saada, directeur artistique

L'entretien par Salomé Fauvel

Librairie Au détour des mots (Tournon-sur-Rhône)

À l’occasion des 25 ans d’Harry Potter, Gallimard Jeunesse propose aux lecteurs de nouvelles couvertures illustrées par Stéphane Fert ! Jean-François Saada, le directeur artistique de la maison d’édition du plus célèbre des sorciers a répondu à quelques questions concernant ces changements.

Stéphane Fert est le quatrième illustrateur à avoir la lourde tâche d’imaginer de nouvelles couvertures pour Harry Potter. Les précédentes, très différentes à chaque fois, ont toutes donné une certaine image à la saga. Quelles sont leurs particularités ?

Jean-François Saada - Stéphane a grandi avec Harry Potter. Il fait partie de la première génération de lecteurs de la saga et a toujours été un grand fan de l’univers créé par J. K. Rowling. Nous voulions pour ces nouvelles versions une approche beaucoup plus narrative et il a su insuffler une formidable énergie pour camper un vivier de personnages, de lieux, d’actions. C’est comme si tout cela avait attendu vingt-cinq ans pour enfin pouvoir jaillir sur les visuels de nos couvertures et Stéphane a vraiment su et aimé relever ce défi.

 

Comment avez-vous choisi ce nouvel illustrateur ? Comment s’est déroulé le travail avec lui ?

J.-F. S. - J’avais repéré le beau et singulier travail de Stéphane dans ses précédentes BD et j’avais été frappé par son incroyable talent de coloriste, alternant demi-teintes et couleurs saturées, par les expressions et la stylisation de ses personnages. Nous avons travaillé les sept couvertures en même temps : il s’agissait de penser d’une couverture à l’autre les variations chromatiques, la diversité des compositions, l’évolution des personnages (avec une attention toute particulière à leur évolution en termes d’âge). Et il fallait évidemment, sur chaque couverture, saisir l’essence de chacun des sept volumes de la série.

 

Pourquoi renouveler les couvertures de cette saga emblématique ? N’est-ce pas stressant d’avoir la responsabilité de modifier ce à quoi les lecteurs sont habitués ?

J.-F. S. - La saga Harry Potter est devenue, en un quart de siècle, un univers incontournable de la culture littéraire et populaire. Régulièrement, nous lui offrons une nouvelle respiration graphique : le texte est l’invariant et l’image lui donne une interprétation au diapason de son temps. C’est une manière pour l’éditeur d’actualiser un classique, de lui donner une couleur. Après les trois versions précédentes, l’« action » fut le maître mot de ce nouvel opus, appuyée par notre volonté d’illustrer de larges pans de cette fresque incroyable. C’était une grande responsabilité car il nous fallait accompagner de nouveaux lecteurs, sans décevoir les aficionados. L’aventure fut passionnante et nous sommes ravis du résultat.

 

 

 

À propos de la saga

« Mr et Mrs Dursley, qui habitaient au 4, Privet Drive [...] » On ne présente plus Harry Potter, la saga qui a bercé plusieurs générations de moldus ! On a tous eu envie de recevoir la célèbre lettre d’admission à Poudlard. On voulait rejoindre Poufsouffle, Serdaigle ou Serpentard, défendre pendant une année les couleurs de notre maison (et perdre parce que nous n’étions pas Gryffondor). Et comme aucun hibou ne s’est jamais pointé, on a lu, relu, regardé, joué, sans jamais quitter cet univers qui nous fait rêver. Il y a vingt-cinq ans, Harry, Hermione et Ron sont entrés dans nos vies et franchement, ils ne sont pas près de les quitter !