Littérature étrangère

Robert McLiam Wilson

Ripley Bogle

photo libraire

Chronique de Sandra Girault

Librairie Privat (Toulouse)

Ripley Bogle, SDF de 22 ans, issu des classes laborieuses irlandaises, vagabonde dans les rues de Londres et nous raconte son histoire. Ce jeune homme arrogant, paresseux, nihiliste mais suffisamment doué pour sortir de Cambridge, s’épanche sur l’épaule du lecteur, le prenant à témoin de sa lente descente aux enfers. La faim l’étreint, le froid le cingle mais il ira au bout de sa confession. De digressions en arcs narratifs, alternant le « Je », le « tu » et le « il », utilisant les codes du roman comme ceux du théâtre, Robert McLiam Wilson livre ici un premier texte d’une construction impeccable, servi par une langue absolument maîtrisée. Dans ce voyage au ras du pavé, les références à Dickens et Orwell ponctuent le récit qui constitue une sorte d’autobiographie déguisée de l’auteur, préfigurant le reste de son œuvre. Depuis longtemps épuisé, ce roman sur la misère, la douleur et le mensonge, ressort enfin en librairie. Comme son chef-d’œuvre Eureka street (10/18) l’a confirmé par la suite, Robert McLiam Wilson est décidément un immense auteur !

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