Jeunesse

Hayley Long

Nos vies en mille morceaux

illustration

Chronique de Madeline Roth

Librairie L'Eau vive (Avignon)

Comment continuer à vivre après un accident de voiture qui a coûté la vie à nos parents ? Griff et Dylan, 13 et 15 ans, vont nous donner leur réponse. Elle est absolument bouleversante.

La première scène du livre est presque idyllique. C’est le jour des 13 ans de Griff, il fait très chaud, une famille rentre de vacances dans une mini Cooper qu’ils ont louée. La mère monte le son de l’autoradio et chante à tue-tête, les enfants essaient de riposter, le père rit et puis accompagne sa femme : un moment de bonheur dans une famille idéale. Mais quelque chose attire le regard de Dylan, un minuscule objet qui brille dans la lumière du soleil. Une seconde plus tard, c’est l’accident. Nos vies en mille morceaux repose sur un secret que l’on ne découvrira qu’à la fin du livre, une chose incroyable qui donnera envie de tout reprendre au début. Peu importe que l’on devine ou pas ce secret avant la fin : je l’ai deviné assez vite et j’ai pourtant lu le livre avec des sanglots coincés en travers de la gorge. Dylan et Griff se réveillent à l’hôpital sans pratiquement aucune séquelle. Mais Griff pousse un long cri lorsqu’on lui annonce la mort de ses parents. Dylan est le grand frère : il ne quittera pas Griff et veillera sur lui à chaque instant. Son prénom est un hommage au poète Dylan Thomas, celui qui a écrit : « Le temps passe. Écoute. Le temps passe». Tout le livre se résume presque à ces quelques mots : quelle que soit la douleur, le temps passe toujours. Les deux frères sont d’abord recueillis par Blessing, une collègue de leurs parents, avant de partir à l’autre bout du monde chez un oncle et une tante qu’ils ne connaissent pas. L’amour de ces deux personnes qui n’ont pas eu d’enfants, ainsi que la rencontre avec une jeune fille et un vieillard (dans une scène incroyablement juste et émouvante), seront une aide précieuse pour continuer cette vie dans laquelle d’autres ne sont plus. « Les gens qu’on aime ne s’en vont jamais vraiment. »

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