Jeunesse Dès 13 ans

Thibault Vermot

Mangaka, t. 1

illustration

Chronique de Mélanie Blossier

Librairie Doucet (Le Mans)

Une nouvelle saga vient de paraître aux éditions Casterman et nous pouvons lui promettre un succès mérité. Thibault Vermot, maître du suspense, nous a habitués aux sueurs froides sur des formats courts. Ici, il a choisi d’écrire quatre tomes aux parutions rapprochées pour faire durer le suspense.

Que vous soyez un consommateur de mangas frileux de vous attaquer à un roman, un fan de la culture japonaise ou un amateur de polars, vous ne pourrez qu’être happé par cette nouvelle saga. Thibault Vermot sait définitivement jouer avec les codes addictifs du manga pour capter l’attention du lecteur tout au long du roman. Bien qu’il ne soit pas illustré, ce roman est très visuel, en raison de la passion de l’héroïne : Asuka rêve de devenir mangaka depuis toujours. Seulement, depuis son entrée au lycée, la jeune fille se demande quand elle va pouvoir trouver le temps de se perfectionner tant il y a de travail scolaire. Alors qu’elle avait pour projet avec sa meilleure amie de créer un manga passionnant, les deux ados semblent s’être éloignées durant l’été. Asuka s’adonne alors à sa passion en solitaire : elle s’est fabriqué un nouveau stylo pour dessiner et booste sa créativité en illustrant son quotidien ou ce qu’elle ressent. Un lien étrange apparaît entre Asuka et cet objet mystique. Souvent isolée dans sa bulle, l’étudiante semble malgré tout avoir attiré l’attention de Cloud, un nouvel élève à l’aura mystérieuse. Plongé dans la culture japonaise, le lecteur se prend d’affection pour l’héroïne, pour ces lycéens soumis à la pression des parents et du corps enseignant, au moment où ils doivent faire face au passage, souvent effrayant, de l’enfance à l’adolescence. Soudainement, Osaka voit son quotidien bouleversé par des actes d’une étrange violence. Des jeunes filles sont retrouvées exsangues sur les docks mais encore vivantes. Plus les victimes sont nombreuses et plus la rumeur d’un serial killer devient évidente, effrayant les habitants et installant un climat de peur. L’atmosphère du thriller est posée, la tension s’immisce entre les lignes et le lecteur est captivé. Quelle étrange mode opératoire : pourquoi l’agresseur ne tue pas les jeunes filles mais récupère leur sang ? Alors qu’Asuka ne voit rien, le lecteur commence à douter d’un personnage en particulier. Est-ce dû à son air ténébreux ou au fait qu’il vient d’arriver en ville ? Cloud reste secret sur son passé, ce qui le rend difficile à cerner. Aussi le lecteur en est sûr : entre cette étrange connexion avec son stylo mystérieux et l’identité de la dernière victime retrouvée morte, Asuka tient un rôle important dans cette sombre histoire. Le suspense est à son comble et les hypothèses fusent dans la tête du lecteur de ce thriller dont on attend la suite avec impatience !

Les autres chroniques du libraire