Littérature étrangère

Madame Nielsen

L’Été infini

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Chronique de Béatrice Putégnat

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Un groupe d’adolescents, les années 1960, une histoire d’amour. Le tableau semble idyllique. Mais la mort plane. Une voix changée, vieillie, raconte un été infini.

C’est beau, c’est âpre, c’est lumineux. Si vous aimez les phrases courtes et factuelles, passez votre chemin. Madame Nielsen vous emmène dans un ailleurs de mots. Là où ils rencontrent l’espace, le temps, la poésie ; pour nous décrire, comme une comète fugace dont la chevelure s’étire pour l’éternité ; une histoire de jeunesse, d’amour et de mort. Un groupe d’adolescents dans le Danemark des années 1960. Ils se cherchent, se croisent, s’aiment dans un été qu’ils pensent infini. Tout est possible : tomber amoureux, devenir quelqu’un… Ils désirent devenir artistes et sont persuadés de connaître bientôt une « destinée fulgurante ». Ils avancent en fait vers leur destin. Ensemble, ils vont vivre un « été infini » dans la ferme blanche d’une campagne danoise où le temps semble suspendu. Une histoire d’amour tumultueuse et tragique se tisse entre la mère et un ami de sa fille. La maladie et la mort rôdent. Le temps noue et dénoue les histoires. Un jeune homme est là, dans l’attente de son propre envol. Devenue une vieille femme, il raconte ce passé. Narrateur omniscient, conteur à la façon de Karen Blixen, il tire les fils du passé pour tisser un linceul de mots à ce requiem poignant.

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