« Nazis pendant les guerres et catholiques entre elles », chantait férocement Jacques Brel à propos des Flamands de son pays. Le roman de Patrick Roegiers nous démontre que cette phrase s’applique également à la Wallonie. Dans la famille Simenon, il demande le frère cadet, Christian, chouchou d’une mère bigote qui méprisait Georges, son aîné. En manque d’autorité paternelle, Christian est une proie toute désignée pour le parti rexiste de Léon Degrelle. Les nazis belges ont créé une machine à embrigader les esprits, une sorte de secte terrifiante qui se met au service d’Adolf Hitler. Tandis que Georges, en France, se consacre à la littérature et rencontre le succès tout en redoutant que les actes de son frère ne salissent sa réputation, le faible Christian plonge dans la collaboration et participe à une effroyable tuerie. Condamné à mort, il s’engage dans la Légion et disparaît sans laisser de traces. Le portrait croisé de deux frères et d’une époque trouble ; un roman passionnant, au style rythmé et puissant.