Le livre de Laure Limongi n’est pas un essai portant sur l’algie vasculaire faciale, également appelée migraine suicidaire et dont les symptômes se manifestent sous la forme de crise, d’une violence parfois extrême. Ce mal contre lequel il n’existe aucun remède est le motif sur lequel s’ouvre Anomalie des zones profondes du cerveau. Puis la romancière prend du champ, traçant comme des cercles concentriques autour de ce qui lui a servi de point de départ. S’y succèdent des passages évoquant la recherche médicale et, parfois, ses errements dogmatiques, de passionnantes références aux manuscrits de Qumran, des lignes sur la théorie de l’évolution et les raisons pour lesquelles certains de ses aspects sont contredits par la nature particulière des champignons. L’érudition de Laure Limongi a quelque chose de ludique et de joyeux qui séduit d’emblée. Ses connaissances s’intègrent au récit avec beaucoup de subtilité, donnant à l’ensemble une curieuse apparence de patchwork où alterneraient les styles et les ambiances. Érudit, émouvant et d’une très grande qualité stylistique, ce roman hybride apparaît comme une nouvelle démonstration du talent de Laure Limongi.