Littérature française
Anne Plantagenet
Trois Jours à Oran
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Anne Plantagenet
Trois Jours à Oran
Stock
03/01/2014
176 pages, 17 €
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Chronique de
David Piovesan
Librairie Au Temps retrouvé (Villard-de-Lans) -
❤ Lu et conseillé par
7 libraire(s)
- Betty Trouillet
- Jean-Luc Aubarbier
- Jean-Pierre Agasse de Actes Sud (Arles)
- Isabelle Aurousseau-Couriol de de Paris (Saint-Étienne)
- David Piovesan de Au Temps retrouvé (Villard-de-Lans)
- Philippe Monnier
- Rachid Akhmoun de Privat (Toulouse)
✒ David Piovesan
(Librairie Au Temps retrouvé, Villard-de-Lans)
La fille et son père, seuls et ensemble pendant trois jours, pour retrouver l’histoire familiale en pays oranais. Trois jours hors du temps. Trois jours pour se comprendre soi-même.
Elle, la fille, accomplit avec son père, un voyage au pays natal, Oran. Elle n’y est jamais allée, ne le connaît que par l’histoire familiale que les grands-parents racontent. Ni sa mère, ni son frère n’éprouvent besoin de se confronter à cet héritage qui, elle, la tenaille. Lui l’a quitté avec ses parents en 1961, pendant les « événements », il n’est jamais revenu sur cette terre où il se sent maintenant étranger. Cette histoire, elle n’en connaît que des bribes que la légende familiale ressasse, comme partout : le bonheur de la ferme en plein dans les terres, l’église blanche où les grands-parents se sont mariés, la lumière douce de la méditerranée, le choc de l’exil. Elle a enquêté auprès des siens : « quand je contemplais l’unique photo (…) je ne pouvais m’empêcher de vouloir plonger là-dedans, la légende, le mystère, pour mettre enfin des couleurs et du mouvement sur ce chagrin figé en noir et blanc ». Mais la mort de ses grands-parents d’Algérie lui fait ressentir l’urgence de ce voyage. Il ne s’agit pas de vérifier dans quelle mesure les histoires de sa grand-mère ont été déformées ou sublimées, mais plutôt d’aller en Algérie (« y retourner », dit-elle) pour « pouvoir continuer à avancer » dans sa vie, pour (se) comprendre, car sa vie est devenue chaos : « la part de tristesse que je porte n’est pas la mienne »… Alors d’où vient-elle ? Et puis ils y sont, la fille et son père, dans Oran. Il se souvient des quartiers, des rues dont les noms ont changé, il retrouve son chemin, la parole lui revient, lui si taciturne en France, si affable en Algérie. Avec ce voyage camusien au pays natal, dans un style émouvant, Anne Plantagenet tente d’élucider la part d’ombre que nous portons en nous, celle qui nous dépasse, celle qui vient de loin, si étrangère et pourtant si intime.