Lupita

Joseph est un vieil homme qui vit dans un modeste appartement. Chaque jour, depuis des décennies, il arpente les rues de la ville en fouillant dans chaque recoin ainsi que dans les poubelles. Il y trouve tout un tas d’objets qui lui sont utiles et les ramène chez lui. Ce genre de bonhommes, nous les connaissons tous, propres à nos villes et nos villages, que nous voyons tous les jours sans jamais leur avoir adressé la parole ni connu leur prénom, mais sans lequel le paysage urbain ne serait plus le même. Après ses longues journées épuisantes, Joseph rentre chez lui et retrouve Lupita, sa petite fille. Cette dernière ne sort jamais. D’ailleurs, personne ne l’a certainement jamais vue. Elle est toute petite et ne parle plus. Mais c’est grâce à elle que Joseph est encore parmi nous. Un soir, lorsque le vieux monsieur rentre chez lui, il trouve sur le palier de la porte la petite Lula. C’est la fille de la voisine d’en face. Mais il se fait bien tard pour qu’une si petite fille de 5 ans se retrouve seule, en pyjama, ailleurs que dans son lit par ce froid. Alors Joseph propose à Lula d’attendre sa maman chez lui et la petite fille accepte. En ouvrant la porte à Lula, Joseph l’ouvre également à Luisa, la mère de la petite. L’appartement de Joseph est à l’image du monsieur, vieux et plein de souvenirs qu’il se voit contraint de partager avec ses voisines. D’ailleurs, des souvenirs, Joseph en a plein. À travers ce roman, Marie-Sabine Roger montre tout son talent pour tisser des liens entre les personnages. Son écriture est singulière, douce, empreinte de tendresse, à l’image de la petite Lupita d’ailleurs. C’est un roman fort qu’elle nous propose là et qui résonnera longtemps en chacun de ses lecteurs. L’autrice a réussi à créer une atmosphère où chaque détail compte, où chaque objet récupéré devient le témoin d’une vie riche de souvenirs et d’humanité.