Que sait-on réellement de la vie de nos parents en dehors de notre présence ? Edwige Sallandre, la cinquantaine accomplie, architecte de renom, doit retourner, à la mort de sa mère, dans la maison de son enfance dont elle avait fui, très tôt, l'atmosphère froide et presque sans vie. Elle y trouve, dans le journal intime écrit par sa mère en mai 1968, une liaison étroite entre la vie de ses parents et le livre/film La Chamade de Françoise Sagan dont les affiches tapissent les murs. L’univers de cette fiction, très éloignée du leur, pourrait expliquer la présence, dans la penderie de sa mère, d'une magnifique robe Yves Saint-Laurent à laquelle elle tenait particulièrement. Edwige se retrouve alors propulsée dans les rouages complexes du désir, de l'amour et de ses illusions. Elle connaissait ce journal, sa mère le lui lisait comme un conte de fée quand elle était enfant. Aujourd'hui, c'est un regard adulte qui la replonge dans ce mois de mai, entre découverte du luxe, coulisses du cinéma, engagement politique, premiers amours et quotidien d'une vie familiale étriquée face aux rêves de jeunesse.