Jax Miller écrit un premier roman étonnant, un polar saisissant de froideur et de noirceur. Un texte de femme, pas si fréquent dans le milieu des polars, un portrait de femme déjantée écrit par une auteure dont on sait peu de choses. Au fil des pages, Jax Miller dénoue le fil de l’histoire tragique de Freedom Oliver, qui a tous les défauts du monde dans une Amérique de dégénérés et de fanatiques. On reste impressionné par l’écriture directe et incisive, qui donne à ce périple de 350 pages un rythme trépidant. C’est au lecteur de reconstituer le puzzle, de recoller les morceaux de cette vie en miettes, qui apparaît lentement au travers de courts chapitres ciselés et taillés dans les profondeurs d’une existence sordide. La noirceur inonde le texte jusqu’au dénouement, sans jamais laisser percer la moindre lumière de vie ou d’espérance. Et c’est tout le talent de Jax Miller, dont le texte est truffé d’indices qui sont comme des locomotives derrière lesquelles tout le poids du monde pèse si lourd.